Mode d’emploi pour photographes nostalgiques (ou curieux)
La pellicule, ce petit ruban chimique qui a immortalisé des générations de sourires crispés, d’ombres mystérieuses et de couchers de soleil ratés. Aujourd'hui, on parle noir et blanc, un univers aussi riche que complexe. Si t’es prêt à te salir les mains dans du révélateur et à jongler avec des noms qui sonnent comme des formules magiques, embarque avec moi !
1. Les Panchromatiques : les stars toutes-puissantes
Qu'est-ce que c’est ?
Le film panchromatique est un peu le "Jack of all trades" : il capte toutes les couleurs du spectre visible et les convertit en niveaux de gris. Traduction : tout ce que tu vois à l'œil nu, ton film le voit aussi (ou presque).
Exemples de films
- Kodak Tri-X 400 : La rockstar des films. Super contrasté, ultra tolérant, idéal pour des conditions de lumière imprévisibles. 10-12€ la bobine de 36 poses.
- Ilford HP5+ 400 : Le rival britannique du Tri-X. Grain fin et latitude d’exposition généreuse. Même tarif que le Kodak.
- Foma Fomapan 100 : La version budget qui ne se débrouille pas trop mal. Compte 5-6€ la bobine.
Utilisation et traitement
- Sensibilité : De 50 ISO à 3200 ISO (merci le développement poussé).
- Idéal pour : Portraits, reportages, street photo.
- Précautions : Évite de te balader en plein soleil sans réfléchir, ça crame vite !
- Développement : Révélateur classique (D-76, Rodinal, HC-110). Durée selon la notice, mais toujours garder un œil dessus.
2. Les Orthochromatiques : pour les amoureux de l’ancien temps
Qu'est-ce que c’est ?
Ces films sont insensibles au rouge. Résultat ? Une peau pâle, des cieux sombres et une ambiance rétro assurée.
Exemples de films
- Ilford Ortho Plus 80 : L'option sérieuse et moderne, environ 10€.
- Les plaques vintage : Oui, ça existe encore, mais bon courage pour trouver un fournisseur.
Utilisation et traitement
- Sensibilité : Généralement basse, autour de 50-100 ISO.
- Idéal pour : Reproductions d’art, portraits façon "vieux daguerréotypes".
- Précautions : Pas de lumière rouge pour développer, mais une jaune ou verte, ça passe.
3. Les films Infrarouges : pour jouer au Jedi
Qu'est-ce que c’est ?
Ces films captent une partie de la lumière invisible (l’infrarouge). Résultat ? Des feuilles blanches comme la neige et des cieux d’encre noire. C'est psychédélique à souhait.
Exemples de films
- Rollei Infrared 400 : La référence actuelle, autour de 12-15€.
- Les anciens Kodak HIE : Mais là, bonne chance, c'est collector.
Utilisation et traitement
- Sensibilité : 400 ISO, mais chute à 12-25 ISO avec un filtre infrarouge.
- Idéal pour : Paysages surréalistes, effets artistiques.
- Précautions : Charger ton appareil dans le noir total et éviter toute lumière parasite.
- Développement : Classique, mais avec beaucoup de soin. (Et pas de panique si ça foire, c’est normal.)
4. Les films Inversibles Noir et Blanc : pour projeter tes chefs-d’œuvre
Qu'est-ce que c’est ?
Ce sont des films qui produisent des diapositives (positifs directs) en noir et blanc. Ultra rare et un peu capricieux, mais le résultat est sublime.
Exemples de films
- Agfa Scala 200X : Disparu, mais toujours regretté.
- Adox Scala 50 : Son héritier, environ 15€.
Utilisation et traitement
- Sensibilité : Entre 50 et 200 ISO.
- Idéal pour : Les projections, évidemment.
- Précautions : Trouver un labo qui développe ça... Bon courage !
- Développement : Processus spécial inversible, souvent labo-only.
5. Les films Chromogéniques Noir et Blanc : les mutants hybrides
Qu'est-ce que c’est ?
Un film noir et blanc qui se développe en chimie couleur C-41. Parfait pour ceux qui n’aiment pas s’embêter avec un labo maison.
Exemples de films
- Ilford XP2 Super 400 : Disponible et polyvalent, autour de 8-10€.
- Les autres ? Bah, ils ont disparu.
Utilisation et traitement
- Sensibilité : 400 ISO, mais tu peux facilement sous/surexposer sans casser l’image.
- Idéal pour : Quand t’as la flemme.
- Précautions : C-41, donc confie ça à ton labo photo local.
- Développement : Simple comme bonjour.
Quelques conseils pour finir en beauté :
- Stockage : Garde tes films au frais, genre dans le frigo. Mais pas au congélateur si tu comptes les utiliser sous peu.
- Date de péremption : Les films expirés, c’est une loterie. Ça peut être cool ou complètement foireux.
- Scanner ou agrandisseur ? : Un scanner décent coûte un bras, mais le grain à l’agrandisseur… C’est une poésie à part entière.
- Prix moyen d’un shoot argentique : Compte environ 15-20€ par pellicule développée et scannée. Ça calme un peu, mais l’expérience vaut le coup.
Alors voilà, t’es prêt à te lancer dans le monde fascinant (et un peu casse-tête) de la photo noir et blanc argentique. Bonne chance, et surtout, amuse-toi bien !
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